Personne n'en saura rien de Sylvie Granotier

Présentation de l’éditeur :
Mélusine, Jeanne, Irène… Aucune n’est ressortie vivante de l’arrière de cette camionnette qui sillonnait les côtes françaises. Pourtant, l’assassin n a jamais été inquiété. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’Isabelle, seize ans et un sang-froid à déstabiliser le pire des monstres. Elle seule sait ce qui se dissimule derrière ce gros type solitaire, jugé aujourd hui pour attouchement sur mineure. Lui ne comprend pas pourquoi elle tait la vérité. La victime est-elle bien celle que l’on croit ? On retrouve dans ce suspense sombre et inquiétant la virtuosité de l’auteur du Passé n’oublie jamais. Histoire d’une vengeance et d’une manipulation, Personne n’en saura rien explore avec une subtilité troublante les rapports de domination et de soumission.



Mon avis :
Mélusine, Jeanne ou Irène n’ont pas survécu à leur rencontre avec Jean Chardin. Jean un homme solitaire, mal dans sa peau, qui a vécu très à l’étroit avec ses parents et sa sœur ? On ne lui a jamais parlé d’amour ni de sexualité. Il n’a jamais été épanoui auprès d’une femme, s’est toujours contenté des vidéos pornographiques et de vraie existence des autres. Et Jean est un homme qui a des pulsions terribles qui le poussent à mettre des jeunes femmes à l’arrière de sa camionette, à leur faire faire des choses, à les tuer et à les mettre dans des sacs à gravas. Seule Isabelle, 16 ans, a réussit à lui échapper. Seule son histoire à elle est connue. Aujourd’hui, le procès s’ouvre et quelque chose d’étrange plane sur la salle d’audience.

Personne n’en saura rien est un thriller non linéaire aux phrases simples et brusques. Qui ramène à l’agression d’Isabelle et au déroulement de toutes les autres, qui ramène à l’enfance et à l’éducation du tueur. Qui tente d’étudier le profil de celui-ci, sa culpabilité. Personne n’en saura rien est donc un roman à l’histoire et au principe prometteurs. Il est dommage alors que la plume qui se veut percutante soit au final plus pauvre qu’autre chose. Que le style narratif choisi parte dans tous les sens, parfois pour des flashbacks sans consistance, et que le lecteur perde régulièrement le fil des événements. La ponctuation aléatoire et les caricatures n’aident pas non plus à l’appréciation de l’ouvrage dont il serait pourtant agréable de tourner les pages à toute vitesse en dépit du manque de crédibilité de certaines situations. Car il manque en effet, sans que cela crée pourtant un vrai suspens, un détail qui n’apparaît qu’à la toute fin. Qui redonne un peu de force au récit ? Peut-être.