Cette différence se situe au niveau de la quantité de surnaturel et de la perception qu'on en donne au lecteur... mais encore ? Plus précisément ?
Je me trouve régulièrement confrontée à ce problème lors de la gestion d'un catalogue (lié à un forum d'écriture).
Quand le catalogue a été créé, je n'imaginais pas que tant d'auteurs ne connaissaient pas la définition exacte du mot "Fantastique"... et à vrai dire, j'ai fini par baisser les bras et ne plus chercher à savoir. Lors de la seconde édition du catalogue, j'ai casé tout cela en "Fantastique & Urban Fantasy"
Cependant, j'aurais dû m'y attendre. Il y a cinq ans, je ne connaissais pas le terme "urban fantasy" et j'étais très gênée à l'idée de nommer certains de mes textes "fantastique" car ils ne me semblaient pas en être tout à fait, mais je le faisais quand même. Mon intention avec ces textes ayant été de faire quelque chose entre Fantastique et Fantasy, ils "collaient" tout à fait à la définition.
Sur le sus-nommé forum d'écriture, j'ai rencontré des auteurs qui refusent l'appellation "Urban Fantasy" parce qu'ils n'aiment pas la Fantasy. Je comprends très bien ce point de vue, car au tout-début, ce terme me déplaisait beaucoup pour la même raison. Et puis, on s'y fait !
Le genre n'est jamais qu'une étiquette ou un panneau indicateur, un moyen pour l'auteur de cibler les éditeurs et pour les éditeurs de guider le public...
Je reviens à mon catalogue
(non, le but de ce post n'est pas de lui faire de la pub)Certains auteurs, quand je leur demande si le livre est réellement du Fantastique, répondent que cela doit en être puisque l'éditeur l'a classé ainsi. Explication qui, dans l'absolu, ne me satisfait pas.
Beaucoup d'éditeurs collent dans une même collection les deux genres, et parfois même la Fantasy pure et dure dans le même lot (High, Portal, etc.) Je ne critique pas cette façon de faire (loin de là) car elle leur permet d'accepter les variations et genres nuancés sans passer des siècles à choisir le meilleur classement et sans avoir à multiplier les collections.
Par contre, je n'accepte pas l'idée que "si l'éditeur l'a classé ainsi, c'est que ça en est". Enfin... je l'accepte, mais seulement dans la pratique.
La différence n'est en effet pas facile à faire.
Sauf erreur de ma part,
la présence surnaturelle en Fantastique est anormale (toujours) et inquiétante (souvent).
Parmi les arguments qu'on m'a donnés pour ranger tel ou tel livre en Fantastique, il y a
la façon dont les personnages perçoivent l'intrusion surnaturelle dans leur vie. Selon ce point de vue, un texte est Fantastique si :
- les personnages commencent par rejeter le surnaturel, ou le voient comme une menace
- le lecteur suit le point de vue du personnage qui est en cet état d'esprit
C'est à la suite de cela que j'ai "laissé béton". Il devenait trop dur de pinailler.
De mon point de vue, ce n'est pas la perception des personnages qui est en cause, mais celle du lecteur, laquelle n'est pas forcément déterminé par le héros mais plutôt par l'auteur.Quand le "flou" est maintenu jusqu'au bout, c'est clairement du Fantastique.
Si au contraire l'explication surnaturelle est imposée au lecteur (ou fortement suggérée) comme la bonne, j'estime qu'on entre dans l'établissement de règles d'un monde qui fait la partie de définition que l'Urban partage avec les autres Fantasy.
Le surnaturel pouvant rester surprenant, mais de la même manière qu'une science mal explorée et/ou inconnue d'un ou des personnage(s).
Critère qui peut être ressenti en lecture mais n'est pas facile à discuter en quelques mots d'échange avec un auteur indécis
En tant que lecteur, quel est votre point de vue ?